La France est depuis des années en combustion lente, et de mois en mois nous en voyons les premières flammes. Ce qui est au coeur de la sérénité d'un pays, c'est la stabilité et l'équilibre économique. Or nous établissons notre budget sur une hypothèse de croissance de 2,5 % alors que celle-ci atteint 1,5 % depuis 2001. Aussi, nous nous endettons pour payer notre train de vie, et ce sont les catégories sociales les plus fragiles qui en paient les conséquences. Je donne cinq ans à la France pour juguler cette hémorragie, ou le spectre de l'Argentine se profilera irrémédiablement.
C'est inouï ! Ce sont les mêmes qui disaient qu'il fallait attendre la croissance américaine pour tirer la nôtre vers le haut. Seulement voilà, les Américains ont un taux de croissance de 4 à 5 % depuis des années... Je suis extrêmement sévère à l'égard de ces responsables, de droite comme de gauche, qui n'ont jamais été capables de comprendre la mutation économique dont la France avait besoin.
Elle s'appuie sur ce que j'appelle l'économie de l'innovation et elle s'inspire des régions européennes qui font 3 % de croissance : Suède, Catalogne, Bavière... Partout, la croissance repose sur la capacité à produire des idées nouvelles et à les diffuser, d'où la nécessité de réhabiliter nos universités et de faire confiance aux acteurs locaux, en prônant une régionalisation radicale. C'est à ce prix que la France cessera d'être, par son hypercentralisation, le dernier pays soviétique du monde occidental.